Cher Pierre,
Merci pour ces réflexions profondément humanistes. Le sujet abordé intéresse les éleveurs que nous sommes en ce sens qu’il nous plonge dans l’histoire du monde paysan avec lequel nous avons des liens. Liens d’autant plus forts que nous sommes plus avancés en âge.
En effet, même si nous n’étions pas nés en 1924, nous avons connu dans notre enfance et notre jeunesse une physionomie de nos campagnes pas très éloignée de celle qui est évoquée. N’éprouvons-nous pas un peu de nostalgie ? Nous vivons une époque complètement différente. La terre avait besoin de bras en 1924, d’autant plus que le conflit mondial de 14-18 avait massacré quantité de travailleurs des champs. Puis l’agriculture s’est mécanisée. Tracteurs et autres machines ont remplacé les muscles (humains ou animaux). Actuellement la mécanisation est en train d’être complétée par les moyens technologiques nouveaux de l’ère numérique. Nouvelles perspectives encore difficiles à appréhender.
L’histoire avance, le monde que nous avons connu se transforme radicalement. Les contextes historiques sont difficilement comparables d’une époque à une autre. C’est pourquoi on ne peut réellement dire, je pense, que l’histoire se répète, au sens de la citation de Karl Marx à laquelle tu fais référence.
Cependant, si l’on considère le sujet de l’immigration abordé par Jean Philip, on se rend compte qu’il y a des constantes dans l’esprit humain. Malgré des situations très différentes à de nombreux égards, les réactions des populations à l’égard des étrangers présentent de nombreuses similitudes en 1924 et en 2022.
L’homme est ainsi fait, en général, qu’il a peur de l’inconnu. Son réflexe ne consiste pas souvent à se donner les moyens de mieux connaître pour vaincre la peur. Au contraire, il a plutôt tendance à fuir ou même à chercher à anéantir l’autre. Supprimer le problème dispense de trouver une solution.
L’étranger est donc souvent rejeté. En gens civilisés on se demande néanmoins s’il n’y aurait pas moyen de l’intégrer, c’est-à-dire de lui faire une place dans notre société dans la mesure où il apprendrait à se plier à nos codes. Récemment on avance vers une notion plus radicale, déjà rencontrée au cours de l’histoire, celle de l’assimilation. Il s’agit là de digérer le corps étranger, de le phagocyter, c’est-à-dire de le transformer complètement en lui déniant toute originalité liée à son passé culturel.
Une nouvelle voie semble s’ouvrir sous l’égide de certains hommes politiques. C’est celle de la créolisation, processus créant un mélange culturel à partir de plusieurs cultures en contact.
On voit bien que le débat est loin d’être clos !
Mais les éleveurs amateurs de volailles, pigeons et autres lapins sont très directement ouverts à ces questions puisqu’ils sélectionnent quantité de races et variétés différentes qui donnent tant de charme à leurs élevages !
Cher Guy,
J’ai beaucoup apprécié ton analyse et il est vrai que le modernisme fausse un peu la donne.Le fond persiste mais la forme change…! Je précise seulement » certains » affirment que l’histoire ne se renouvelle pas.
Tel est l’enjeu de l’histoire: apprendre à observer le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d’anticiper l’avenir.
Karl Marx précisait que l’histoire se répétait au moins deux fois sinon plus : La première fois comme une tragédie,la seconde fois comme une farce et nous sommes aujourd’hui dans la cinquième farce….! On peut en rire mais la farce perd de son mordant s’il s’agit de vivre à nouveau les moments les plus sombres de notre histoire…..!
Pierre
Cher Pierre,
Merci pour ces réflexions profondément humanistes. Le sujet abordé intéresse les éleveurs que nous sommes en ce sens qu’il nous plonge dans l’histoire du monde paysan avec lequel nous avons des liens. Liens d’autant plus forts que nous sommes plus avancés en âge.
En effet, même si nous n’étions pas nés en 1924, nous avons connu dans notre enfance et notre jeunesse une physionomie de nos campagnes pas très éloignée de celle qui est évoquée. N’éprouvons-nous pas un peu de nostalgie ? Nous vivons une époque complètement différente. La terre avait besoin de bras en 1924, d’autant plus que le conflit mondial de 14-18 avait massacré quantité de travailleurs des champs. Puis l’agriculture s’est mécanisée. Tracteurs et autres machines ont remplacé les muscles (humains ou animaux). Actuellement la mécanisation est en train d’être complétée par les moyens technologiques nouveaux de l’ère numérique. Nouvelles perspectives encore difficiles à appréhender.
L’histoire avance, le monde que nous avons connu se transforme radicalement. Les contextes historiques sont difficilement comparables d’une époque à une autre. C’est pourquoi on ne peut réellement dire, je pense, que l’histoire se répète, au sens de la citation de Karl Marx à laquelle tu fais référence.
Cependant, si l’on considère le sujet de l’immigration abordé par Jean Philip, on se rend compte qu’il y a des constantes dans l’esprit humain. Malgré des situations très différentes à de nombreux égards, les réactions des populations à l’égard des étrangers présentent de nombreuses similitudes en 1924 et en 2022.
L’homme est ainsi fait, en général, qu’il a peur de l’inconnu. Son réflexe ne consiste pas souvent à se donner les moyens de mieux connaître pour vaincre la peur. Au contraire, il a plutôt tendance à fuir ou même à chercher à anéantir l’autre. Supprimer le problème dispense de trouver une solution.
L’étranger est donc souvent rejeté. En gens civilisés on se demande néanmoins s’il n’y aurait pas moyen de l’intégrer, c’est-à-dire de lui faire une place dans notre société dans la mesure où il apprendrait à se plier à nos codes. Récemment on avance vers une notion plus radicale, déjà rencontrée au cours de l’histoire, celle de l’assimilation. Il s’agit là de digérer le corps étranger, de le phagocyter, c’est-à-dire de le transformer complètement en lui déniant toute originalité liée à son passé culturel.
Une nouvelle voie semble s’ouvrir sous l’égide de certains hommes politiques. C’est celle de la créolisation, processus créant un mélange culturel à partir de plusieurs cultures en contact.
On voit bien que le débat est loin d’être clos !
Mais les éleveurs amateurs de volailles, pigeons et autres lapins sont très directement ouverts à ces questions puisqu’ils sélectionnent quantité de races et variétés différentes qui donnent tant de charme à leurs élevages !
Guy
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Cher Guy,
J’ai beaucoup apprécié ton analyse et il est vrai que le modernisme fausse un peu la donne.Le fond persiste mais la forme change…! Je précise seulement » certains » affirment que l’histoire ne se renouvelle pas.
Tel est l’enjeu de l’histoire: apprendre à observer le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d’anticiper l’avenir.
Karl Marx précisait que l’histoire se répétait au moins deux fois sinon plus : La première fois comme une tragédie,la seconde fois comme une farce et nous sommes aujourd’hui dans la cinquième farce….! On peut en rire mais la farce perd de son mordant s’il s’agit de vivre à nouveau les moments les plus sombres de notre histoire…..!
Pierre
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