Le coup de tonnerre qui a éclaté sous les cieux de l’aviculture, de la colombiculture et de la cuniculture se développe en roulements percutants. Voici maintenant le point de vue du président de la SNC, Anthime LEROY.
A l’attention de tous les exposants Le 18 octobre 2020
Annulation de l’exposition de Limoges.
L’année 2020 a vu se développer dans le monde une épidémie liée à l’apparition d’un nouveau coronavirus. Plus d’un million de personnes ont déjà perdu la vie. Les échanges internationaux sont à l’arrêt. La vie économique, sociale et culturelle est sévèrement touchée. Les vérités d’un jour ne sont plus celles du lendemain. Depuis plusieurs semaines la situation épidémique s’aggrave de nouveau en France, la circulation de la COVID-19 s’accélère de jour en jour de façon exponentielle et le pays vient d’être mis en état d’urgence sanitaire en cette fin de semaine. Le respect rigoureux des gestes barrière ne peut à lui seul empêcher la transmission de la maladie, notamment dans un contexte où les éleveurs seront très nombreux, en provenance de toutes les régions de France, dont celles classées en zones d’alerte renforcée et maximale.
Face à ce constat qui nous est imposé, il est de notre devoir de réfléchir à notre responsabilité d’organisateurs et de dirigeants associatifs. Quelle que soit la valeur de notre loisir et toute la passion que nous pouvons lui témoigner, rien, absolument rien, ne justifie qu’il puisse mettre en danger la santé et la vie de ses différents acteurs. La dimension morale et humaine prime sur toute autre considération.
Nous avons pensé par conséquent que la seule décision raisonnable et sérieuse était d’annuler l’exposition. Nous mesurons parfaitement la difficulté de la prendre, notamment en regard de l’investissement personnel des différents acteurs bénévoles.
La SNC tient à assurer la Syndicat Limousin Avicole et Apicole de sa totale solidarité et le démontrera. Un travail commun considérable a été accompli depuis de longs mois, rejoint ces dernières semaines par celui de la FFV. Il ne restera pas sans suite. Cette annulation, imposée par les évènements, est une nouvelle douloureuse pour tous.
Mais c’est dans ces moments difficiles que notre aviculture doit se réunir de façon lucide et solidaire pour faire face aux évènements présents afin de préserver et préparer l’avenir.
Le président de la SNC
Anthime LEROY
Et maintenant la parole est à Pierre DELAMBRE, juge avicole, qui nous livre son point de vue dans un mail que m’a transmis Thierry DUCHEMIN.
A DIRE VRAI… Le 22 octobre 2020
Bonsoir à toutes et à tous,
Dans ce concert de protestations et ce déluge de fausses vérités, c’est pour moi le moment de vous faire part de mon point de vue.
Que l’annulation de Limoges ait été mal vécue par nombre d’entre nous, c’est compréhensible et humain.
Que la société de Limoges ait été dépitée, en plein montage des cages, d’apprendre une telle nouvelle, c’est plus que normal !
Cependant, il faut savoir garder la tête froide, surtout quand les esprits s’échauffent.
L’exposition de Limoges, avec ses 9 300 cages, ses centaines d’éleveurs qui seraient venus d’une quarantaine de départements, était un risque important et tout le monde le savait.
Ce risque, beaucoup d’autres expositions n’ont pas souhaité le prendre. Et c’est pourquoi tous les jours nous recevons des annulations de toutes parts depuis des semaines.
Ces derniers jours, les risques sanitaires ont crû de façon exponentielle, les couvre-feux ont fait leur apparition, preuve que la situation empire.
C’est la SNC qui, la première, a souhaité annuler sa nationale et tirer un trait sur 5 000 pigeons, des éleveurs passionnés et des championnats. Du courage il en a fallu pour prendre une telle décision 5 jours avant l’ouverture de l’expo ! Oui, j’ai bien dit du courage pour affronter la bronca qui allait inexorablement arriver de toute part, du courage pour annuler 12 mois d’organisation, puisque celle-ci reposait aussi sur les épaules de la SNC, du courage pour assumer les frais engagés et à venir !
Peu après, c’est la SCAF, qui a souhaité alerter officiellement les organisateurs du risque encouru.
Lorsque la FFV m’a demandé mon avis sur le maintien de la nationale volailles après l’annulation des pigeons, j’ai écrit à tout le CA de la FFV pour expliquer pourquoi j’estimais, dans l’intérêt sanitaire de tous, qu’il fallait annuler.
Parce que Limoges n’était pas une exposition comme les autres, c’était LA plus grosse exposition avicole de l’année, avec en volailles plus de 3 200 sujets et plus de 20 championnats de France !
Parce qu’il y avait des dizaines d’assemblées générales, et de réunions de toutes sortes. Et si de bonne foi tous les gestes barrières et les précautions étaient prises par les organisateurs, et que la majorité de nos concitoyens les respectaient, il reste une petite minorité d’irréductibles qui auraient fait prendre des risques à la majorité d’entre nous. Pour connaître le milieu avicole depuis 39 ans, il aurait été impossible de maintenir une stricte observance des règles, et vous le savez aussi bien que moi !
D’autant qu’en marge de l’exposition des rapprochements sont couramment réalisés pour le moins sans protection, lorsque l’on sait par exemple que des gîtes de plus de 10 personnes étaient réservés par certains pour faire la fête…
Alors OUI j’ai de nouveau voté pour cette annulation, lorsque la FNJ (Fédération Nationale des Juges) a consulté par mail son conseil d’administration (constitué de 12 membres issus des 3 corps techniques volailles, lapins, pigeons) dès le samedi 17 octobre au soir.
Contrairement à ce qui a été dit, écrit, ou colporté, tout a été décidé collégialement, et par écrit. J’ai d’ailleurs été étonné de retrouver sur le net et les réseaux sociaux des bribes de mes mails (pourtant destinés uniquement au CA de la FFV), preuve que tout était pour ma part clairement énoncé.
On vocifère en indiquant que ce n’était pas aux organismes de tutelle de prendre une décision que la préfecture n’avait pas (encore) prise. Mais l’accord de la préfecture n’exonère en rien la responsabilité pénale des organisateurs en cas de manquement aux règles sanitaires.
Et bien au-delà de cela, aurions-nous dû privilégier nos poules, nos championnats, nos assemblées, pour assouvir notre passion ? NON, je persiste à penser que la vie n’a pas de prix, et ceux qui ont failli la perdre comprennent certainement mieux que les autres, à quel point il convient de la protéger !
Alors oui la décision a été tardive, mais le président de la SNC a pris lui la décision la plus courageuse qui soit et a ouvert la voie !
A tous ceux qui cherchent aujourd’hui des boucs émissaires afin de masquer leur propre peur d’affronter la grogne d’une minorité assourdissante, à tous ceux qui souhaitent en profiter pour régler des comptes, disséminer sur le net de fausses vérités, de basses calomnies, et faire de la toute petite politique avicole dans le but d’en tirer profit, à cette majorité silencieuse qui redoute de s’exprimer, je confirme à tous que vous avez élu des dirigeants qui ont le sens du devoir, et des responsabilités.
J’ai un seul regret, je vous l’accorde, c’est de ne pas avoir su alerter plus tôt la FFV des risques qu’elle faisait peser sur autrui, en maintenant cette nationale.
En la matière, le véritable courage c’est bien celui de préserver des vies, et non celui de préserver des intérêts avicoles, aussi légitimes soient-ils.
Cordialement,
Pierre Delambre
Bonjour à tous
Hormis les polémiques et les querelles de chapelles, le moment présent ne nécessite- t-il pas la cohésion des instances avicoles..?
l’heure est à la réflexion et posons nous les vrais questions car la situation sanitaire atteint tout le monde associatif dont on peut envisager la destruction et en tout cas sa survie hypothétique. Il n’est pas dans mon propos l’intention de contester l’effet dévastateur de la covid 19 mais l’attitude inaudible de la sphère médicale et du politique qui renchérissent dans l’escalade des mesures sanitaires drastiques.
L’instauration de la peur n’est elle pas la preuve d’incompétence..! et dans ce contexte il est compréhensible que cela engendre la cessation des expositions .La question que je pose; Avons nous supprimé toute l’activité associative lors de la pandémie de la grippe de Hong Kong de 1968 qui à fait en moins de 2 ans 31000 morts à cette période en France et près d’un million de victime dans le monde entier entre l’été 1968 et le printemps 1970? La réponse est bien évidemment NON..! Car justement en ce qui concerne Limoges , le renouveau du syndicat Limousin Avicole et Apicole s’est produit en 1969 sous la présidence de Mr Martial FRUGIER et la première exposition nouvelle formule eut lieu les 24 et 25 Octobre 1969 au sous sol du Palais des expositions de la Bastide.
Il y a donc eu des expositions avicoles pendant cette pandémie. Il est vrai qu’à cette époque la politique du » on ouvre le parapluie » était certainement moins d’actualité et l’on acceptait le risque ,ce mot qui fait peur aujourd’hui et qui doit être banni du vocabulaire. Nous ne devons pas nous sentir coupable devant ceux qui cherchent à nous infantiliser dans le but de nous formater et d’annihiler notre esprit critique.
Aujourd’hui l’urgence est à l’unité pour survivre et se projeter dans l’avenir et réitérer avec force et conviction nos expositions malgré une forte probabilité que ce virus fera son apparition comme la grippe tous les ans.
» La multitude qui ne se réduit pas à l’unité est confusion,l’unité qui ne dépend de la multitude est tyrannie » Blaise PASCAL
Cordialement
Pierre HERRMANN Vice Président de la S.A.B.G
J’aimeAimé par 1 personne